dimanche 27 septembre 2015

Qu’est ce qui se cache derrière les menaces européennes de bombarder les barques des migrants?

L'on ne doit pas s'étonner si, dans un mois ou plusieurs années on découvre que la photo de l'enfant syrien jeté par les vagues sur la côte turque était le produit, d'une manière ou d'une autre, d'une opération de trucage dont le but est d'attirer l'attention sur le problème des migrants syriens, en prélude à une agression que l'Union européenne prévoit mener contre la Syrie.

Nul besoin de rappeler ici que le mensonge et la manipulation comptent parmi les fondements essentiels des politiques d'agression qu'exerce l'axe du mal dirigé par les États-Unis.


Nul besoin aussi de rappeler que l'Europe et l'Occident sont responsables de la création de ce problème des migrants résultant
- primo, du processus d'appauvrissement méthodique que pratiquaient et pratiquent encore les puissances colonialistes et impérialistes à l'égard des peuples dominés. 
- Secundo, des guerres que ces mêmes forces mènent ou provoquent ici et là dans le monde. 
- Tercio,  du besoin qu'ont les pays occidentaux des mains d'œuvre à bas prix aussi bien que des populations, des habitants, dans les conditions du vieillissement de leurs sociétés. 
- Et enfin, de l'attraction que les sociétés occidentales continuent d'exercer sur de nombreux habitants des pays pauvres, en dépit du fait que le mythe de la prospérité de l'Occident s'approche rapidement de son évanouissement qui a de véritables chances d'être très catastrophique. 

Des paris européens ratés d'avance

Pourtant, les Européens poursuivent leurs diverses tentatives d'investir dans la question de l'immigration. Leur pari d'investir politiquement dans le problème des réfugiés, syriens en particulier, est arrivé à présenter ce problème comme un danger qui menacerait l'existence même de l'Europe. D'une part en raison des divergences qui opposent ceux qui acceptent et ceux qui refusent d'accueillir les réfugiés. D'autre part, du fait que ce problème est considéré comme une menace pour la zone Schengen, ou même pour l'identité chrétienne de l'Europe. 
Il est important de rappeler ici que, depuis des mois, les Européens déploient leurs efforts en vue d'obtenir de la part du Conseil de sécurité une résolution sous l'article VII qui autorise d'utiliser tous les moyens pour stopper le flux des migrants vers l'Europe. En attendant, plusieurs pays membres de l'Union européenne se sont accordés à commencer les préparatifs pour lancer une action militaire à cet effet.
Cette action militaire pourrait aller du bombardement des embarcations utilisées dans le transport des migrants afin de les empêcher de prendre la mer avant que les migrants ne soient montés à bord, jusqu'à les bombarder mêmes si elles sont chargées de migrants, ou aussi d'intervenir pour traquer les trafiquants à l'intérieur même des territoires des pays visés.
Certes, le seul fait de l'apparition d'idées comme celle du bombardement des embarcations chargées de migrants permet de se douter des allégations qui s'efforcent de donner des explications à la mort de 70 réfugiés syriens étouffés dans un camion frigorifique en Autriche, ou à la noyade de milliers des migrants dans les eaux de la Méditerranée.
En même temps, il ne faut pas croire tout ce qu'on dit sur les inquiétudes européennes face à l'invasion de leurs pays par les réfugiés. S'il est vrai que des extrémistes affichent leur refus de les accueillir, ou demandent de les chasser, il y en a d'autres qui s'emploient à gérer le problème de manière à ce que leur flux se poursuive mais dans des proportions en accord avec le besoin qu'on a d'eux.
Ou en accord avec les besoins qu'ont des parties comme l'entité sioniste et les États-Unis d'utiliser ce problème pour attiser l'animosité envers les Arabes et les Musulmans et, par conséquent, pour déstabiliser l'Europe et l'Occident en général.

Légitime défense

Quoi qu'il en soit, il parait que la poursuite des trafiquants présentée comme ayant pour théâtre les côtes et le territoire libyens n'était qu'une couverture d'un autre projet d'agression.
Ce projet a été préparé par une campagne de propagande qui a placé l'Europe dans une situation difficile et qui est appelée à exercer son droit à la légitime défense [1]. Et de la même manière qu'on mène une guerre feinte contre Daech, on a déterminé l'ennemi à poursuivre comme étant de "mafias" travaillant dans le trafic de réfugiés ainsi que dans ce que les Européens présentent comme étant leur intention de combattre le nouvel esclavagisme.
 
Et comme les mafias sont certes invisibles, et les trafics se font sur des barques revenant à des pécheurs, ces barques et ces pécheurs mais également les territoires d'où partent les réfugiés sont devenus l'unique cible concrète des opérations militaires d'agression décidées par plusieurs pays membres de l'UE.
Mais, et c'est là le fond de la question, comme les vagues de migrants comprennent beaucoup de Syriens, il est d'ores et déjà certain que c'est la Syrie qui est visée par une «nouvelle» agression, ou une agression «supplémentaire» directement par l'UE.
Pourquoi l'Union européenne ? Tout simplement parce que les Etats-Unis -qui n'ont pas osé l'année dernière mettre en œuvre leur agression militaire directe contre la Syrie- ne se gênent pas de pousser des responsables politiques ratés comme François Hollande, David Cameron, ou les dirigeants de pays comme la Turquie, la Jordanie, le Qatar et le Royaume saoudite vers le guêpier syrien…
Le problème des réfugiés est utilisé comme un prétexte pour un projet concocté, il y a des mois, par les parties mentionnées visant à mener des opérations militaires prétendument contre Daech, mais véritablement contre la Syrie, et ce en vue de briser l'équilibre au profit des groupes terroristes et du partage de ce pays.
Inopinément, et avec la foudroyante entrée militaire russe sur la scène, de nouvelles donnes sont intervenues et ont placé la Syrie et toute la région face à des surprises majeures.
Par Akil Cheikh HusseinSource : Al-Ahednews

[1] La France est prête à bombarder la Syrie «en légitime défense»





La France dit qu’elle pourrait effectuer des frappes aériennes contre des cibles de État islamique en Syrie en légitime défense. La semaine dernière des avions français ont commencé à effectuer des missions de reconnaissance au-dessus de la Syrie.
Lundi, le président français François Hollande a dit que les sorties militaires françaises en Syrie seraient bientôt élargies pour inclure des frappes aériennes contre État islamique (Daech).
«Nous faisons partie de la coalition en Irak [contre ISIS/Daech]», a déclaré Hollande lors d’une conférence de presse avec son homologue nigérian Muhammadu Buhari. «Nous avons commencé des vols de reconnaissance [en Syrie] pour voir si nous pouvions envisager des frappes aériennes si elles étaient nécessaires, et elles seront nécessaires, en Syrie.»
Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a dit que l’utilisation d’armes sur le territoire syrien était justifiée en raison d’une série d’attaques islamistes en Europe.
«Nous avons reçu des renseignements précis indiquant que les récentes attaques terroristes contre la France et d’autres nations européennes ont été organisées par Daech en Syrie. En raison de cette menace, nous avons décidé de commencer des vols de reconnaissance pour avoir la possibilité de faire des frappes aériennes, si cela se révélait nécessaire. C’est de l’auto-défense», a déclaré le ministre aux médias belges.
Paris avait déjà annoncé sa volonté de bombarder des cibles en Syrie en 2013, lorsque les États-Unis ont menacé le gouvernement du président Bachar al-Assad d’une intervention militaire. Mais la Russie et la Chine ont pu stopper des bombardements, au grand désespoir de la France belliqueuse mais impuissante, et qui ne peut que suivre son suzerain US.
Hannibal GENSERIC 


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