lundi 1 septembre 2014

Oui, nous pouvons résister aux projets belliqueux des États-Unis !



Si l’on répète un mensonge suffisamment souvent, il devient la vérité. Joseph Goebbels, Ministre du Reich à l’Éducation du peuple et à la Propagande sous le Troisième Reich, de 1933 à 1945

« Invasion russe » : Pendant combien de temps le fait de crier « Au loup ! » aura-t-il un impact sur les populations de l’Ouest ? Jusqu’à ce que la pleine domination dans tous les domaines ait été atteinte ?    Peter Koenig Auteur du présent article

Fait intéressant, la plupart d’entre nous, qui cherchons la vérité, sommes principalement occupés à essayer de défaire des mensonges, des mensonges répétés des dizaines de fois, des mensonges à propos d’invasions russes, d’abord proclamés par Porochenko, le leader oligarque ukrainien, des mensonges affirmant que la Russie ne respecterait pas la souveraineté de l’Ukraine, des mensonges diabolisant le président Poutine, imputant l’avion de ligne malaisien abattu à la Russie, et ainsi de suite. La dernière accusation en date, c’est que JP Morgan et quatre autres banques de Wall Street ont été piratées. Et que le coupable est… bien sûr, la Russie, selon les médias grand public pressetitués.
Peu importe que ce qu’a dit Porochenko, et qui est répété dans le monde entier, soit fondé sur une erreur de traduction (selon le journal télévisé allemand Tagesschau, l’émission allemande d’information grand public), ou que ce soit simplement un mensonge classique que l’on répète continuellement jusqu’à ce qu’il devienne une vérité à la Goebbels : la machine de propagande occidentale corrompue tire pleinement parti de cette stratégie de tromperie toute simple, mais qui a déjà fait ses preuves depuis plusieurs siècles.
La partie intéressante, cependant, c’est que presque personne n’en profite pour présenter jamais de contre-poids, pour ainsi dire, c’est-à-dire ne fasse savoir à quel point Kiev est assisté par des mercenaires payés par les USA, par des conseillers militaires et stratégiques de la CIA avec leur équipement, le tout financé d’une façon ou d’une autre par le Département d’Etat, la CIA ou l’Otan. Et ce sont là des faits. Pas des inventions destinées à tromper.
Il y a suffisamment de preuves désignant la responsable du coup d’État du 22 février 2014 (Maidan) : Mme Nuland, assistante de Kerry, s’en est elle-même vantée au Washington Press Club ; rappelez-vous l’investissement de 5 milliards de dollars pour un changement de régime en Ukraine, que l’on ne pouvait laisser tomber à l’eau juste à cause de ces foutus Européens (« Qu’ils aillent se faire f… ! »). Elle a été prise les mains dans le sac, ou la bouche sur le téléphone, avec l’ambassadeur américain à Kiev.
Depuis ce fameux coup d’État, les États-Unis, l’Otan et l’UE ont mis leurs mains sales dans la junte tueuse des nazis de Kiev ; jamais, autrement, les voyous de Kiev n’auraient eu ni le courage ni les connaissances militaires pour avancer jusqu’à la région ukrainienne du Donbass, où on leur avait littéralement ordonné de tuer leurs frères. Certains d’entre eux, avec une certaine conscience, ont fait défection dès le début ; puis ils y ont été accompagnés, sous la menace et craignant pour leur vie, par des « conseillers » de la CIA. En fin de compte, ils ont déserté par milliers à cause du manque de nourriture et de munitions, et du moral vraiment bas qui en résultait.
Il n’est pas vraiment pertinent de savoir si la Russie a ou non des troupes et des blindés dans l’est de l’Ukraine. En fait, il serait tout à fait justifié pour la Russie de défendre ses compatriotes du massacre sauvage auquel on les voue, puisque la majorité des citoyens du Donbass sont Russes, à l’origine. Pourtant… elle ne le fait pas, M. Poutine étant trop intelligent pour gâcher ses atouts diplomatiques dans une guerre qui est déjà perdue par Kiev.
Quoi qu’il en soit, nous, les chercheurs de vérité, à l’heure des exclamations de mensonges d’Obama et de leurs innombrables répétitions par les médias, pourquoi ne présentons-nous pas plus souvent l’invasion US/Otan de l’Ukraine et l’aide apportée par ces envahisseurs aux meurtriers de Kiev, plutôt que d’être toujours sur la défensive, de nous contenter de défaire leurs mensonges afin de défendre la Russie ?
La vérité sur ce que la machine à tuer des États-Unis et de l’Otan, ses Etats vassaux de l’UE et ses mercenaires stipendiés sont en train de manigancer en Ukraine, et qu’ils n’abandonneront pas, quoi que puisse marmonner Obama pour tranquilliser son monde – cette vérité c’est que, d’une manière ou d’une autre, Washington est engagée envers son élite financière et des grandes entreprises à atteindre la pleine domination dans tous les domaines, ce qui signifie la soumission complète du monde aux maîtres de Washington, le complexe militaro-industriel de sécurité et le système monétaire de financement de la guerre : la FED, Wall Street et le FMI, ce dernier n’étant qu’une simple extension du Trésor américain.
La fin de partie signifie (pour l'OTAN) encercler la Russie et la Chine avec davantage encore de bases de l’Otan, y compris en Ukraine et en Moldavie, aussi près que possible des portes mêmes de Moscou ; et aussi, cela est prévu d’ici à 2015, avec 60 % de la flotte américaine en mer de Chine du Sud.
Nous ne devrions pas nous laisser distraire et détourner par les détails et les mensonges au jour le jour, par ces incendies qui éclatent ici et là, bien qu’ils soient tous horribles et tuent des milliers de personnes ; nous ne devrions pas être troublés par ces « qui fait quoi ? » Bien plutôt, concentrons-nous sur l’image entière, la vue d’ensemble, sur les intentions cachées derrière la machine à tuer des États-Unis et de l’OTAN, non pas tant en démentant les mensonges évidents, mais plutôt en décrivant des faits réels et la stratégie à long terme qui est derrière.
Obama a encore crié « au loup » aujourd’hui, hurlant littéralement que « la Russie a envahi l’Ukraine, l’armée et les matériels russes sont en Ukraine, la Russie finance les séparatistes » ; puis il ajoute : « mais il n’est pas dans les intentions de l’Amérique d’intervenir maintenant ».
Ne vous laissez pas duper. Obama et ses maîtres ne vont pas disparaître. Il a dit la même chose de l’intervention américaine en Syrie : ce n’est pas le bon moment, alors qu’il armait et bombardait en même temps (pour déguiser la chose) l’EIIL, créé et financé en 2007 par Washington sous des noms successifs différents pour abuser davantage encore le grand public. A cette époque, ils sont venus de Turquie sous le nom de Combattants de la liberté syriens, puis plus tard ils se sont transformés en Front des rebelles Al’Nusra, et ils sont maintenant l’EIIL, l’Etat islamique en Irak et au Levant, appelés également l’État islamique du Levant.
Cela fera l’affaire jusqu’à ce qu’il soit besoin d’abuser à nouveau le public avec un nouveau groupe de terroristes islamistes, afin de justifier des guerres continuelles contre le terrorisme, afin d’alimenter en permanence les comptes où s’accumulent les profits des seigneurs de la guerre sans fin. Mais cela seulement si nous, le public, les laissons nous abuser, nous tromper et nous diviser.
Dans le même temps, le fauteur de guerre en chef de Washington encourage ses marionnettes de l’UE à intervenir et à envoyer leurs troupes en Ukraine, et aussi à infliger toujours plus de « sanctions » à la Russie. S’il y a la guerre, à l’Europe de prendre les coups ! Ce n’est pas pour rien que l’on augmente le nombre des bases de l’Otan à travers l’Europe : elles sont autant de cibles faciles pour les missiles russes. On peut se demander : les Européens sont-ils aveugles, ou est-ce tout simplement qu’ils s’en fichent ? Ou leurs dirigeants (sic) sont-ils à ce point achetés qu’ils espèrent tout bonnement disparaître au paradis américain lorsque les fusées russes frapperont les bases de l’Otan de leur pays ; cela en laissant leur peuple suffoquer sous la poussière nucléaire ?
Nous avons, nous les 99,99 %, tous les pouvoirs pour arrêter ces agressions meurtrières fomentées par les États-Unis, en rejetant la machine de propagande qui ment et trompe en permanence, en rejetant et en refusant d’écouter les grands médias pressetitués.
Il y a quelques semaines de cela, il y avait un espoir que la chancelière allemande Angela Merkel voie clair dans cette histoire et abandonne le train en marche, celui des « sanctionneurs », parce que non seulement elle a subi beaucoup de pressions de la part des industriels allemands, mais aussi parce que le peuple allemand est inquiet pour son approvisionnement énergétique, en particulier pour l’hiver prochain. L’Allemagne dépend à près de 40 % de la Russie pour sa fourniture d’énergie.
Malheureusement, nous avions tort. Mme Merkel ne faisait que se mettre en quatre pour faire plaisir à Obama. L’empereur nu l’a convaincue de ne pas quitter son navire en perdition. Quel atout a-t-il donc dans sa manche imaginaire ? Quelque chose qu’il aurait découvert en écoutant ses conversations sur son téléphone portable ? Quelque chose d’assez important pour la convaincre de renoncer à toute raison, au détriment de l’ensemble de l’Europe ? Ces dernières sanctions font sentir leur contrecoup sur l’Union européenne, en particulier sur les agriculteurs, et ce bien plus durement qu’elles ne frappent la Russie. L’agriculture européenne et la plupart des petits agriculteurs sont en train de perdre des milliards d’euros avec des exportations vers la Russie au point mort, que ce soit des exportations de viande, de légumes, de fruits et d’autres produits alimentaires, parce que la Russie a riposté en bloquant les importations de l’UE. La Russie qui est à présent en train d’établir de nouvelles routes commerciales avec l’Amérique latine.
Le 18 septembre, Obama rencontrera Porochenko à la Maison Blanche, pour être sûr qu’il reste dans la ligne et n’aille pas se balancer du côté de Poutine, parce que les oligarques corrompus ont tendance à ne pas être très fiables. Obama peut lui promettre une entrée prématurée dans l’Otan et tous les dollars en faux billets qui vont avec.
Ce ne serait pas une surprise si Obama recevait également Abou Bakr al-Baghdadi, le chef de file du « nouveau » califat de l’EIIL, pour l’assurer de l’appui permanent de l’Amérique, s’il laisse Obama les bombarder, c’est-à-dire les troupes de l’EIIL, de temps en temps, juste pour le show et pour embrouiller l’opinion publique, et, bien sûr aussi, pour déguiser l’un ou l’autre bombardement sur la Syrie, histoire, à terme, de renverser Baschar al-Assad et de procéder à… un changement de régime.
Obama pourrait également promettre à l’EIIL un rôle clé dans le nouveau gouvernement syrien – à condition qu’il parvienne à un changement de régime (ce qui pour l’instant est peu probable) – similaire à ce qui a été fait pour les « rebelles » et autres factions islamiques de Libye. Ce dont Obama a besoin, ce n’est pas de nouveaux régimes bien organisés, mais de guerres civiles, de factions combattantes à l’intérieur de ces sociétés, qui continuent à faire mourir les populations, sans laisser aucun repos à ceux qui sont encore en vie, et qui seront contraints de lutter pour leur survie quotidienne et de fuir à travers les frontières pour s’entasser dans les camps de réfugiés des autres pays, absorbant ainsi les ressources des pays voisins et générant de la colère au sein de la population locale. Bref : la vieille tactique du diviser pour régner.
L’image entière, la vue d’ensemble est importante. Les gens ont besoin de voir la fin de partie, ce qui les attend, s’ils – si nous, les 99,99 % – n’agissons pas pour empêcher que ce projet de pleine domination dans tous les domaines ne réussisse.

Peter Koenig

Peter Koenig est un économiste et un ancien collaborateur de la Banque mondiale. Il a beaucoup travaillé dans le monde entier dans les domaines de l’environnement et des ressources en eau. Il écrit régulièrement pour Global Research, ICH, La Voix de la Russie et d’autres sites internet. 
Source : “Russian Invasion” – How long is screaming ‘Wolf!’ having an impact of the Western Populations? – Until Full Spectrum Dominance has been attained? (vineyardsaker, anglais, 30-08-2014)

Commentaire

Alors qu’à la mi août, les forces indépendantistes du Donbass étaient données en pleine déroute, la situation s’est totalement retournée en faveur de ceux qu’on présente généralement comme les « séparatistes pro russes ». L’aide de Moscou aux populations historiquement liées à la Russie a permis la nouvelle donne et possiblement l’ouverture des négociations proposées par Vladimir Poutine en vue d’une «  fédéralisation » de cette région.
L’épreuve de force semble s’éloigner avec toutefois un bilan terrible de plusieurs milliers de morts, de blessés et des centaines de milliers de déplacés en majorité vers la Russie.
Une constatation s’impose : malgré les menaces et les sanctions, la Russie vient d’adresser un sacré bras d’honneur à Obama et à ses alliés-caniches européens. L’Otan a été stoppée dans son ambition d’atteindre directement les frontières de la Russie et d’achever le travail ouvert avec la dissolution de l’URSS.
Dans cette affaire, il convient de mettre de côté la propagande et d’aller au cœur du sujet. La « révolution » ukrainienne et l’intégration de Kiev dans l’Union européenne avaient pour objectif final la mise à genoux de la Russie. Les dirigeants occidentaux n’ayant pas de mémoire, ils ont commis, comme leurs prédécesseurs, une erreur colossale : mépriser Moscou. Ils estimaient «  chancelant » le pouvoir en place en Russie. Mais Poutine fait exploser les sondages: les Russes toutes classes sociales confondues, de l’ouvrier à l’oligarque, approuvant l’action du chef de l’Etat. Les Otaniens croyaient faire plier Moscou en décrétant des «sanctions», ils ont dynamisé et accéléré le processus d’alliances de la Russie avec les puissances comme la Chine, l’Inde, le Brésil, l’Afrique du Sud. Ils pensaient porter des coups à l’économie russe et ont favorisé des accords économiques historiques avec l’Asie, l'Afrique et l’Amérique latine.
Hannibal GENSERIC