mardi 12 mai 2015

Égypte, Grèce et Chypre : Axe de résistance face à la Turquie islamiste

Pour la deuxième fois en l’espace de six mois, les dirigeants de l’Égypte, de la Grèce et de Chypre (sa composante grecque) se sont réunis la semaine passée à Nicosie, la capitale chypriote, afin de constituer une coalition anti-turque au Moyen-Orient et à l’est de la Méditerranée. Ils ont également discuté de la situation palestinienne, de l’exploitation des réserves de gaz et de la lutte contre le terrorisme.
Le sommet tripartite – auquel ont participé le président égyptien Abdel Fattah al Sissi, celui de Chypre, Nicos Anastasiades, et le premier ministre grec Alexis Tsipras – a traité de thèmes d’ordre économique, politique et de sécurité ; il s’est tenu dans le cadre de la constitution d’un front d’unité contre la Turquie au moment où celle-ci fait montre d’expansionnisme et d’agression envers ses voisins.
En ce qui concerne le terrorisme, les trois autorités ont discuté des sujets régionaux, en particulier le développement du groupe EI et de ses activités dans la région de la méditerranée, depuis le nord du Sinaï jusqu’au côtes libyennes. Sissi a affirmé que l’EI constituait une menace potentielle pour l’Égypte ; la Grèce et Chypre ont fait part de leurs égales préoccupations quant aux activités du groupe terroriste en Méditerranée.
La Grèce a signalé que la Turquie permet à l’EI de traverser son territoire, sans aucun obstacle, lors de ses déplacements vers la Syrie et l’Irak.
Quant à la question palestinienne, les participants en ont appelé à renouer les négociations de paix avec l’objectif de l’établissement d’un État palestinien, avec Jérusalem-est pour capitale. La déclaration finale du sommet a aussi souligné que «l’Égypte s’efforcera d’obtenir un accord de cessez le feu durable, dans la bande de Gaza».
Coopération contre la Turquie
Les trois dirigeants se sont mis d’accord pour exercer un contre-poids face à l’impact négatif des choix politiques turcs dans la région, et surtout en ce qui concerne son soutien au terrorisme. Ils ont réaffirmé la nécessité de collaborer en ce sens, afin d’établir la stabilité dans la région, et d’ainsi promouvoir les intérêts économiques des trois pays.
Il convient de rappeler la querelle historique, vieille de 40 ans, concernant l’occupation du nord de Chypre par la Turquie. La Grèce reste préoccupée par les aspirations expansionnistes du président turc, Recep Tayyip Erdogan, et de son soutien à des organisations terroristes.
L’Égypte, pour sa part, voit la Turquie comme une menace pour sa stabilité, mettant en cause son soutien au groupe des Frères Musulmans.
La Grèce et Chypre sont considérés comme les meilleurs soutiens de Sissi au sein de l’Union européenne, et ont œuvré à empêcher l’imposition de sanctions contre l’Égypte de Sissi, après la mise à bas de Mohammed Morsi et des Frères musulmans.

La Turquie, cet État voyou

Il parait, selon les mauvaises langues, que du coté d’Ankara, on se félicite discrètement et on rigole derrière les tentures en regardant l’état de la Syrie et de l’Irak… Il parait aussi que la Turquie a une chance  inouïe d’avoir à sa tête l’exceptionnel « visionnaire » Mr Recep Tayeb Erdogan. Un grand politique qui a très vite compris  la marche du monde que l’on continu d’appeler pudiquement  « libre et démocratique ».
Et il parait aussi, d’après des complotistes chevronnés, que l’accession le 11 novembre 2002 de M. Erdogan au pouvoir, n’a rien à voir avec la destruction de l’Irak en 2003 et la dévastation de la Syrie depuis 2011. Quant à la couronne déposée sur la tête du Roi d’Anatolie  Erdogan 1er  le 14 Aout 2014. L’axe mondial de l’épouvante s’est progressivement déplacé des rives du Tigre et de l’Euphrate aux rivages de la mer noire, plaçant de fait la Turquie dans « l’œil du cyclone » dans un silence assourdissant et sans que ca ne dérange les âmes en peine occidentales. Drôle de Géopolitique…

Drôles d'oiseaux

Le jeudi 2 avril 2015, Taieb Baccouche, le Ministre des Affaires Étrangères tunisien a déclaré : nous n’apprécions pas qu’un pays, comme la Turquie, facilite d’une façon ou d’une autre, le déplacement de terroristes tunisiens vers la Syrie. Il s’agit d’une aide au terrorisme. Cette déclaration n’a pas été appréciée, a irritée et déclenché l’ire d’Ankara, qui a sommé sur un ton ferme, le vendredi 3 avril, l’ambassadeur de Tunisie de venir s’expliquer illico-presto comme un écolier. Comment peuvent-ils avoir l’arrogance et l’indécence de rappeler à l’ordre Taieb Baccouche, alors qu’une logistique méticuleuse, effrayante, mafieuse et exceptionnelle de part son organisation est là, installée en toute impunité, dans plus d’une trentaine de pays, au vu et au su du monde entier pour rameuter  la vermine, les nervis et les  brigands en mal d’argent, à Istanbul et Ankara.
N’a-t-on pas dit selon un vieil adage « Que ceux qui disent la vérité sont emprisonnés par ceux qui ont menti au monde entier » ?     

État voyou

Dans son livre « l’état voyou », l’écrivain Américain William Blum, nous rappelle que l’expression d’état voyou renvoie à l’idée d’un pays qui ne respecte pas les lois internationales les plus essentielles,  viole de manière systématique les droits les plus élémentaires de l’être humain ou organise ou soutient des attentats. Il y a dans les turqueries de la Turquie de la malice, de la rouerie d’orient, un double langage de fakir, un savoir faire oriental rarissime qui ne date pas d’hier.
La Turquie est en rivalité directe avec (et non des moindres) la Chine au Xinjiang et la Russie et s’emploie ardument à relayer l’influence Américaine. Les séparatistes Ouighours, Musulmans sunnites, turcophones de la province chinoise du Xinjiang ou Turkistan oriental ont toujours disposés des bases d’entrainement militaire sur le territoire Turc… Et pour boucler la boucle, le 19 Septembre 2004 a été fondé à Washington, le « gouvernement en exil du Turkistan oriental », de régime parlementaire dont le premier ministre est un certain Anwar Youssef et une constitution a été proclamée. Bref au vu de la mascarade actuelle, rien de choquant…  
La Turquie a aussi une politique très active dans les ex-républiques soviétiques turcophones, devenues indépendantes et fortes d’une population de prés de 59 millions d’habitants. En agissant de la sorte, Mr Erdogan retire des avantages matériels et un « prestige » incommensurable dont aucun autre pays musulman ne dispose. Alléluia… 

Grandeur et décadence

La Turquie… Ce pays à la fabuleuse histoire qui a vu défiler sur ses terres le Roi Perse Darius 1er  (519 av. J-C) et son fils Xerxès, Alexandre le grand, Roi de Macédoine et l’un des plus grands conquérants de l’histoire de l’antiquité (334 av. J-C), Constantin le grand, fondateur en 330 de Constantinople, métropole Orientale du Christianisme. Cette Turquie rameute aujourd'hui tous les ratés, damnés, et désaxés de tous les continents, pour les faire passer en Syrie et en Irak, pour répandre l’horreur au nom d’un Islam dégoulinant d’hémoglobine et de bizarreries inventées par qui on sait pour le besoin de la cause.
Le pays de Soliman le magnifique…  Le pays de Mustapha Kamel  Atatürk…  l’homme qui a défait les armés françaises, anglaises, arméniennes et grecques dans la bataille des Dardanelles en 1915, qui a aboli le sultanat ottoman le 1er Novembre 1922 et qui a fondé la république le 29 Octobre 1923. Ce même pays rameute la racaille et la canaille du monde entier pour les chouchouter, les entrainer au maniement des armes dans des camps tout près de la frontière syrienne et les envoyer violer et assassiner au nom des droits de l’homme. Sans que personne ne s'en offusque. 
Le pays qui a été dépecé par le traité de Sèvres le 10 Aout 1920, à la suite de la 1ere guerre mondiale, au profit des alliés, des minorités kurdes et arméniennes, contribue à son tour à dépecer  le monde  arabe sans aucune vergogne au nom de la démocratie.

Petites tensions entre amis

Le Moyen-Orient n’a pas connu de longue période de paix et de stabilité depuis prés d’un siècle, soit depuis la découverte des gisements de gaz et de pétrole. La situation s’est aggravée depuis l’enchâssement en son sein, le 14 Mai 1948, d’un pays rejeté par toute la région : Israël. La Turquie fut le premier et seul état musulman à l'avoir reconnu en 1949. Ces deux puissances (Turquie et Israël) qui gèrent à leur guise et en très « étroite » collaboration cet Orient ne sont pas arabes et mènent la danse à leur manière. M. Erdogan, en ange de la paix, ne s’occupe plus de savoir ce que pensent les Arabes : il ne les voit plus ; il vit sous d’autres cieux. Le partenariat stratégique entre ces deux pays, engagés dans des programmes de coopération : militaire, renseignements, économique, technologique et culturel n’a jamais été menacé. Les liens politiques et diplomatiques sont inébranlables.
En février 1996, la conclusion d’un accord cadre de coopération militaire dispose que «  les pilotes de l’armée de l’air israélienne pourront s’entrainer dans le ciel turc » et « prévoit l’accès mutuel des navires de guerre aux ports des deux pays avec des manœuvres conjointes en mer méditerranée ». Depuis  Aout 2002, la Turquie fournit  50 millions de m3/an d’eau douce à Israël. Ensemble, ils sont sur un énorme projet commun de pipe-line qui fournira du gaz et du pétrole à l’Inde à partir de la mer Caspienne et dont le tracé traverse Israël pour aboutir au port d’Eilat en mer rouge.  Une aussi importante coopération devrait nous amener à nous poser des questions sur la véracité des brouilles et des déclarations récurrentes contre Israël par les dirigeants turcs…  

Vilenies en Anatolie  

Il y a dans les turqueries de la Turquie, république souterraine, des cachotteries d’état ; des chefs d’œuvre de l’orfèvrerie dissimulatrice et des pièces ouvragées à double tiroir. Dés qu’on analyse ces manœuvres, elles révèlent ce qu’elles sont : une truquerie d’état  qui consiste à faire croire que les couteaux plantés dans le dos des Arabes, sont un acte de sagesse politique dicté par les intérêts supérieurs de la « paix mondiale ». Que les muftis d’Anatolie déroulent les tapis du Bosphore, sous les pas du grand « ami » Américain et ses maitres sionistes ne choque plus personne. La couleuvre pour les peuples Syriens et Irakiens est bien grosse. Ils n’en finissent pas de l’avaler. Ça dure déjà, depuis quelques années …
On ne sera pas surpris, si l’état Hébreu honore, pour services rendus à Israël, le premier des Turcs, qui a convaincu les Turcs de la nécessité d’ouvrir la porte de la sublime porte aux rebuts des sociétés arabes et aux mercenaires du monde immonde occidental. Ce sera le moment solennel et spectaculaire du « turban d’honneur » pour celui qui a lu Niccolo Machiavel. Cette pièce de théâtre est une redite magnifique. De grâce Faites tomber les tentures. M. Erdogan ne manquait pas d’humour, quand il a déclare la main sur le cœur, en 2003 : « la Turquie fait d’énormes efforts pour aller vers l’Europe »… Si Maurice Talleyrand était encore parmi nous, de lui il aurait dit : Il a servi tous les maitres et presque toutes les causes.