dimanche 24 mai 2015

Les cinq armes de persuasion de Daech



Militairement parlant, le groupe terroriste Daech a subi d'importants dégâts, pendant le mois d’avril 2015, suite aux frappes aériennes de la Coalition. D’après des statistiques américaines, Daech a perdu pas mal de ses éléments et de ses équipements militaires, depuis le début des frappes de la Coalition, décidé par Barack Obama, le 8 août 2014, sur fond du génocide des Yézidis, en Irak.
Les frappes aériennes, menées par les États-Unis et leurs alliés, le 8 mai 2015, ont détruit 6.278 positions de Daech, de même qu'un grand nombre d'équipements militaires lourds, que les terroristes avaient saisis sur les soldats irakiens et syriens, ont été démolis, sous les raids de la Coalition. Les avions de la Coalition ont, également, pris pour cible de leurs raids, les positions, les installations, les convois, les infrastructures de communication et les raffineries, contrôlés, tous, par les terroristes de Daech. A noter que Daech vend du brut des raffineries irakiennes, sur le marché noir. Plus de 77 chars, appartenant à Daech, ont été détruits, ce qui a porté un coup dur à la capacité de Daech de réaliser des avancées, dans le territoire irakien. Ces informations nous aident à mieux comprendre le rapport de l'administration américaine, montrant que Daech a perdu entre 25 et 30 % de son territoire, depuis août 2014. S'appuyant sur ces informations, la Maison Blanche dit que sa stratégie anti-Daech fonctionne, tout en ajoutant que l'affaiblissement, et, en fin de compte, l'éradication de ce groupe terroriste prendra beaucoup de temps. Elle a raison ! Cela prendra beaucoup de temps d'éradiquer Daech, car cette organisation terroriste reste la plus puissante, en Irak et en Syrie, même si elle a subi d'importants échecs.


Voici les cinq armes importantes exploitées par Daech, dans ses combats :


1- Les attentats-suicides : Il suffit d'un kamikaze, dopé au Captagon [1] et ayant la promesse de rejoindre, dès sa mort, le paradis des houris,  pour mettre à genoux un village entier ! Le groupe Daech, depuis sa naissance, il y a 25 mois, n'a jamais manqué de jeunes kamikazes, qui se font exploser, à bord de voitures piégées ou avec des ceintures explosives. Les kamikazes de Daech ou d'Al-Nosra, qui se font exploser, dans une mosquée ou bien dans une base militaire syrienne ou irakienne, sèment la panique, parmi le peuple et les soldats. C'est une arme de destruction massive, contre laquelle on n'a pas encore trouvé de contre-mesure efficace. La prise ultra-rapide par Daech de la ville de Ramadi s'explique ainsi : des dizaines de camions, bourrés d'explosifs et conduits par des kamikazes ont été lancés sur quelques objectifs sensibles soigneusement choisis. L'effet en a été fulgurant. Un "sauve qui peut" général s'en suivit, y compris parmi les militaires sensés défendre la ville.


2- Les armes chimiques : Il existe, au moins, un exemple de l'usage, par les terroristes de Daech, des armes chimiques, des armes, dont les traces se voient sur les uniformes des éléments de Daech, qui combattaient les Kurdes, le 23 janvier, dans le Nord irakien. Les tests font preuve de l'usage du gaz chlore, par les terroristes, et les vêtements des combattants kurdes en portaient les traces. Heureusement, Daech ne dispose pas des réserves d'armements chimiques, mais leur attaque du 23 janvier montre qu'il était muni d'une bombe chimique de gaz de chlore. L'épisode de l'utilisation des armes chimiques près de Damas, et faussement attribuée à l'armée arabe syrienne est encore dans tous les esprits. Des armes chimiques comme le chlore ont été utilisées de « manière systématique » en Syrie, selon un rapport préliminaire de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC). 


3- Les équipements explosifs : Il s'en est procuré, grâce à Al-Qaïda d'Irak d'une part, et grâce aux largages aériens faits par des avions anglais et américains d'autre part [4] , et il les utilise contre les forces irakiennes et chiites. Cependant, ce groupe terroriste, en créant de petits changements dans ces armes, s'en sert, comme équipements de défense. Il les dépose, dans les maisons, pour que les travaux de nettoyage de la région prennent plus de temps aux forces de sécurité irakiennes, tout comme ce qui s'est passé, à Tikrit. Les Daechistes les déposent, aussi, en bord de routes, en vue de ralentir la progression des forces militaires irakiennes.


4- Les équipements lourds : tank, blindé et char. Il existe de nombreux groupes terroristes, à travers le monde, mais Daech a une grande différence, par rapport aux autres, dont son accès aux armements lourds et modernes des armées étrangères. La conquête de Mossoul et Tikrit, l'été dernier, et le retrait hâtif de dizaines de milliers de soldats irakiens, ont constitué une grande opportunité, pour Daech, car il a pu s'emparer des équipements alloués par les Etats-Unis à l'armée irakienne.


5- La sauvagerie et l'intimidation. Al-Qaïda, Al-Nosra, les Talibans et les autres terroristes nazislamistes wahhabites ont terrorisé les peuples de la région, en vue de dominer leur territoire. C'est une tactique réussie de tous les groupes terroristes depuis plus de mille ans [3]. L'une des stratégies principales de Daech est l'exécution collective. Daech exécute les citoyens, pour leurs attachements ethniques, sectaires ou leurs idéologies politiques. De la Libye à la Syrie et l’Irak, les terroristes de Daech ont tué des milliers de personnes.

Obama ne "prend pas au sérieux" Daech

L'État islamique a pris, dernièrement, Ramadi à l’aide de bulldozers blindés et d’une dizaine de véhicules-kamikazes. Le fait que la plupart des défenseurs en titre de la ville n’aient pas de réelle volonté de combattre a également contribué à la défaite. Mais il y a un autre acteur important qui a laissé ce drame se produire. Au cours des 24 heures les plus décisives, la coalition américaine qui avait promis de défendre l’Irak et de vaincre État islamique s’est livrée à seulement sept frappes aériennes et uniquement contre des cibles mineures autour de la ville.
Autrement dit, ils n’ont rien fait.
Et maintenant, l’excuse ridicule, genre un chien a mangé mes devoirs, qu’ils mettent en avant, est une tempête de sable que personne, à l’exception du groupe de soutien aérien américain, n’a vue.
Comme pour Mossoul, l’administration Obama et le Pentagone ont fait de leur mieux pour minimiser la perte stratégique de Ramadi en la faisant passer pour une péripétie sans grande importance à laquelle il pouvait être remédié en quelques jours ou en quelques semaines. 
Les États-Unis ne prennent pas État islamique au sérieux.
C’est comme si Obama avait décidé qu’un État djihadiste à l’est de la Syrie et à l’ouest de l’Irak était une idée brillante qu’il fallait appuyer de toutes ses forces. 
Son entourage et les experts américains payés par les Saoudiens / Qataris lui disent-ils que État islamique ne présente aucun danger pour les intérêts américains? Ils ont tort.
Dans son dernier discours, le calife d’État islamique a annoncé une opération de plus grande ampleur que le 9/11, probablement pendant le Ramadan. Le 29 juin, le jour où le calife Baghdadi a annoncé la création de État islamique, il y a un an, serait une date idéale pour un anniversaire grandiose. Inch'Allah. 
Comme pour le 9/11 (par le truchement d'Al-Qaïda et du Mossad), ce sont les Saoudiens qui la piloteraient, par Daech interposé.

Hannibal GENSERIC


Notes
[1] Le Captagon, une amphétamine utilisée par les combattants en Syrie, est devenue l'une des armes secrètes de Daech. La douleur, la peur, la fatigue, elle fait tout oublier. Le Captagon, une petite pilule blanche à base d'amphétamine, est devenue en quelques mois le meilleur ami des combattants du groupe Etat islamique, en Syrie et en Irak. Les djihadistes de Daech ne sont pour autant pas les seuls à avoir adopté cette "pilule miracle" désormais très prisée dans les pays du Golfe, les membres d'Al-Nosra et les soldats de l’Armée syrienne libre (ASL) en consomment ainsi également sur le front syrien.

Tout comme les soldats nazis, qui se dopaient à la métamphétamine pour rester concentrés [2] , les soldats de Daech profitent de l’effet singulier de cette drogue. Interrogé par Arte, un trafiquant détaille les multiples effets du Captagon : "Ça donne la pêche, tu te mets à combattre sans te fatiguer, tu marches droit devant toi, tu ne connais plus la peur. Les combattants l’utilisent pour veiller, pour contrôler leurs nerfs et augmenter leurs performances sexuelles." Une pratique pas vraiment en accord avec les règles de l'islam, mais peu importe, puisqu'"aujourd’hui tout le monde s’en fiche de la religion", souligne le trafiquant.

Interrogé par Reuters, et relayé par L'Obs, un officier de la brigade des stupéfiants de Homs détaille lui l'attitude de prisonniers sous l'emprise de Captagon, pour le moins surprenante : "On les frappait et ils ne ressentaient pas la douleur. La plupart d'entre eux rigolaient alors qu'on les bourrait de coups."

Pour Khaled, une jeune de 19 ans, accro à cette drogue, les effets ne s'arrêtent pas là : "Tu oublies les gens, tu hallucines, tout va mieux, tu as énormément d'idées, tu réfléchis mieux. C'est comme si les gens n'existaient pas", explique-t-il au National.

Un usage détourné, et un business juteux

Avant de devenir une drogue très prisée dans le Golfe et en Arabie Saoudite, où 55 millions de pilules sont saisies tous les ans, le Captagon, créé dans les années 1960, était prescrit pour soigner l’hyperactivité, la narcolepsie et la dépression. Depuis l’invasion de l’Irak par les Américains, ces derniers ont relancé la fabrication de cette drogue afin de « contaminer » les Arabes. Puis la fabrication a été sous-traitée ne Hongrie. Sur la liste des substances psychotropes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1986, il est désormais interdit dans la plupart des pays.

Grande popularité dans le Golfe oblige, le Captagon est devenu un moyen de financer la guerre à moindre risques. Produite désormais en grande partie en Syrie, où le chaos et la position de carrefour du pays dans la région constituent des conditions idéales, la drogue peut rapporter gros, très vite, explique Reuters. Il ne faut ainsi que "quelques milliers de dollars" pour produire 200.000 pilules, qui rapporteront 1,2 millions de dollars une fois mis sur le marché syrien, où le comprimé coûte entre 5 et 20 dollars.

Les ravages du Captagon ne se concentrent d'ailleurs pas uniquement sur le front syrien. Sa consommation se serait ainsi accrue après la révolution auprès des civils, qui cherchent à fuir les pressions psychologiques et économiques, raconte à Reuters George, un psychiatre syrien.



[2] Selon les lettres de l'un des principaux auteurs allemands d'après-guerre, les soldats nazis avaient recours à une "pilule miracle", méthamphétamine (ou crystal meth), pour rester éveillés durant les marches. Désignée comme une "aide à la concentration" et conditionnée sous le nom de Pervitin, les soldats consommaient régulièrement cette drogue dure pour garder le moral malgré les terribles conditions du front. L'usage généralisé de cette drogue est confirmé dans des lettres écrites par le Prix Nobel Heinrich Böll à sa famille, et publiées par le journal Der Spiegel dimanche. Les supplications de Böll à sa famille prouvent clairement le caractère très addictif de la méthamphétamine. Source : http://www.huffingtonpost.fr/2013/06/04/soldats-nazis-methamphetamine-drogue-heinrich-boll-hitler_n_3379664.html



VOIR AUSSI