lundi 7 septembre 2015

La France, alliée d'Al-Qaïda, tente d’entraver le déploiement militaire russe en Syrie

La Russie poursuit la préparation de son déploiement militaire en Syrie [1]. Des équipes syriennes s’activent jour et nuit pour agrandir l’aéroport de Lattaquié et y construire une nouvelle piste et des hangars pour les avions russes. Répondant à des journalistes en marge du Forum de Vladivostok, le président Poutine a confirmé ses intentions tout en précisant qu’il était encore trop tôt pour évoquer ce déploiement [2].

Selon toute vraisemblance, la Russie devrait annoncer son entrée en guerre contre Daesh à la demande de la Syrie, avant la fin septembre. Il est peu probable que les forces aériennes russes puissent être coordonnées avec celles de la Coalition conduite par les États-Unis. On assistera alors à une répartition des rôles, Moscou bombardant l’ensemble des jihadistes en Syrie, sans intervenir dans le conflit entre le gouvernement et son opposition autochtone, tandis que Washington et ses alliés se concentreraient sur le seul Émirat islamique (« Daesh ») en Irak.
Depuis un an, la Coalition anti-Daesh s’est contentée d’empêcher les jihadistes de gagner du terrain, mais n’a pas cherché à les détruire. Bien au contraire, de très nombreux témoignages attestent du largage répété d’armes aux jihadistes. Toutefois, la Coalition semble avoir changé de stratégie en juillet. Elle a ainsi bombardé Daesh et a aidé l’Armée arabe syrienne à défendre Hassaké, tuant environ 3 000 jihadistes.

Le déploiement russe contre Daesh en Syrie mettrait fin aux ambitions de la France de renverser la République.

Le président François Hollande, qui déclarait le 25 août son intention de « neutraliser » son homologue syrien [3] cherche donc à s’y opposer. Il faut comprendre « neutraliser » au sens militaire du terme, c’est-à-dire éliminer du jeu au besoin en tuant.
C’est pourquoi la France devrait annoncer avant fin septembre son intention de bombarder Daesh en Syrie, sans l’accord de la République arabe syrienne. Les avions français voleraient ainsi au secours du Front al-Nosra (al-Qaïda) et entraveraient le déploiement militaire de la Russie.
Cependant, au sein des armées françaises, on relève que la France a déjà brièvement participé aux actions de la Coalition en Syrie, même si cette participation est restée secrète [4]. Lorsque le président Hollande ordonna de se retirer, Washington réagit en cessant tout partage de renseignement. Par conséquent, la France, qui a fermé l’ensemble de ses installations en Syrie depuis le début du « Printemps arabe », ne dispose aujourd’hui d’aucune information sur ce qui s’y passe et parle d’un sujet dont elle ignore tout. L’état-major français fait remarquer qu’il lui faudra des semaines d’observation avant de comprendre la situation au sol et de pouvoir débuter des bombardements efficaces ; un délai qui pourrait réduire à néant les ambitions de François Hollande.
Source :  http://www.voltairenet.org/article188616.html
[1] « L’armée russe commence à s’engager en Syrie », par Thierry Meyssan, Réseau Voltaire, 24 août 2015.
[2] “Vladimir Putin answered Russian journalists’ questions”, by Vladimir Putin, Voltaire Network, 4 September 2015.
[3] « Discours de François Hollande à l’ouverture de la semaine des ambassadeurs », Réseau Voltaire, 25 août 2015.
[4] « Le Royaume-Uni et la France bombardent Daesh en Syrie », Réseau Voltaire, 21 juillet 2015.

Des syriens poursuivent Laurent Fabius pour « provocation à commettre des crimes de masse »


La responsabilité du ministre des Affaires étrangères français est engagée dans des violences subies par des civils syriens, selon quatorze d’entre eux, proches de victimes de rebelles djihadistes.

Ils demandent «la réparation de dommage dont [les victimes] souffrent à cause de fautes graves commises par Laurent Fabius». Déboutés en première instance, les quatorze civils syriens, qui affirment parler au nom de victimes du djihadisme, ont porté l’affaire devant la cour administrative d’appel de Paris. Ils font référence à des propos du ministre qui avait affirmé, en août 2012, que «Bachar Al-Assad ne méritait pas d’être sur terre».
D’après le quotidien Le Monde qui a rapporté ces propos, Fabius aurait également dit que «le Front Al-Nosra fait du bon boulot», alors que ce mouvement, qui correspond à la branche syrienne d’Al-Qaïda, venait d’être classé comme organisation terroriste par les Etats-Unis.
Les plaignants ont donc déposé une plainte contre l’État français pour des «fautes personnelles commises par Laurent Fabius», affirmant que les propos du chef de la diplomatie constituaient une «provocation à commettre des crimes de masse», d’après leur avocat, Me Damien Viguier.
La plainte des civils syriens avait été rejetée en première instance par le tribunal administratif de Paris qui s’était déclaré, le 19 décembre 2014, incompétent pour juger d’actes du gouvernement relevant de la politique extérieure de la France.
«Nous estimons au contraire qu’il s’agit bien d’une faute personnelle de Laurent Fabius», réfute Me Viguier, qui qualifie les propos de «faute individuelle d’une gravité suffisante pour que l’État répare, au nom de son agent et contre lequel il pourra se retourner ultérieurement».
Il s’agissait de la seconde tentative de poursuites rejetées par la justice française. En janvier 2014, la Cour de justice de la République, compétente pour juger des infractions des membres du gouvernement en fonction, avait classé la procédure. 

Les plaignants ont tous vu de près les actes des groupes djihadistes

L’un d’entre-eux, Nawar Darwich, raconte s’être réfugié dans un village du Nord-Ouest de la Syrie, alors que son quartier de Damas était touché par des attentats. Le groupe Al-Nosra, ainsi que des bataillons de l’armée syrienne libre avaient envahi le village, massacrant les habitants. Nawar Darwich aurait alors perdu quinze membres de sa famille, dont ses parents et quatre de ses frères et sœurs.