jeudi 8 septembre 2016

Le satrape Ouzbek est mort. Alep encerclée par les loyalistes

La semaine écoulée a vu un certain nombre d'événements ou d'évolutions importants. En Syrie, les djihadistes modérément modérés n'en peuvent plus, reculant partout.
Commençons par la mort d'Islam Karimov, satrape de l'Ouzbékistan depuis son indépendance en 1991.
Personnage rusé et retors, il était le symbole de ces potentats centre-asiatiques issus du soviétisme. Comme son collègue turkmène au nom imprononçable (Gourbangouli Berdimoukhamedov) et aux mesures originales, Karimov était extrêmement sourcilleux sur l'indépendance de son pays, bien plus que les leaders des trois autres -stan. Aussi a-t-il mené une politique de relatif équilibre entre la Russie et les Etats-Unis.
Connaissant parfaitement le byzantinisme de la région et sachant ménager les susceptibilités locales, Poutine procéda par petites touches afin de ne pas se mettre à dos ce pays-clé de l'Asie centrale. Moins fin, tonton Sam et ses gros sabots se prit une volée de bois vert quand, en 2005 et après avoir utilisé durant des années la base aérienne de Karshi Khanabad pour son opération afghane, l'administration Bush se permit une critique suite à la répression des émeutes d’Andijan. La réponse ne se fit pas attendre : les Américains étaient invités à quitter leur base dans les plus brefs délais, perdant une occasion unique de s'implanter durablement dans le Heartland.
Un satrape et un siège
Rien n'a changé depuis et la mort de Karimov risque même d'accélérer le rapprochement avec Moscou au détriment de Washington. Vladimirovitch a fait les choses comme il faut, envoyant Medvedev aux funérailles et faisant lui-même un stop au retour du sommet du G20 en Chine afin de présenter ses condoléances, geste que l'on apprécie dans les steppes. La chaleureuse réaction du Premier ministre ouzbek et vraisemblable futur président, Shavkat Mirziyoyev, donne une indication intéressante. Il se pourrait même qu'à terme, Tachkent entre dans l'Union Eurasienne, chose qu'avait toujours refusée l'ombrageux Karimov.
En Syrie, les djihadistes modérément modérés n'en peuvent plus, reculant partout. Alep est de nouveau totalement encerclée depuis quelques jours et il y a peu de chance que, cette fois, les coupeurs de tête chers à l'Occident puissent briser le siège comme ils l'ont fait le mois dernier. Ils semblent épuisés et leurs défenses s'écroulent les unes après les autres. Et comme en plus Qassem Solaimani, le "Fantômas iranien", a été vu dans le coin, ça n'augure rien de bon pour la rébellion.
Un satrape et un siège
Ailleurs, ça va tout aussi bien pour les forces loyalistes qui avancent partout : dans la Ghouta orientale, à Deraa et au nord d'Hama où Al Qaeda avait lancé il y a quelques jours une attaque surprise et désespérée afin de faire diversion et desserrer l'étau autour d'Alep.
Il ne faut certes pas vendre le poil du barbu avant de l'avoir tué, mais cet écroulement des djihadistes pose évidemment la question de l'éventuel lâchage turc suite aux grandes manœuvres stratégico-diplomatiques de ces dernières semaines. A suivre..